We're having a heat wave.....
Camille est reparti en France pour presque un mois, laissant le champ libre à ma créativité lyrique pour écrire sur le blog. Je profite donc de cette totale liberté intellectuelle pour raconter un épisode de la petite maison dans la prairie intitulé : Les Montagnes de Caroline.
Les lignes qui vont suivre sont susceptibles de heurter la sensibilité de tous ceux qui se les gèlent sous la pluie depuis des mois,et ne savent plus vers quel saint se tourner pour demander le soleil. Je m'excuse par avance pour la cruauté du récit qui va suivre.
Ma maman est venue me voir une grande semaine. Afin de lui faire voir un peu du pays, j'avais envisagé deux excursions possibles : la mer, avec les belles plages du Sud de la Caroline du Nord (!), ou la montagne. Mon goût modéré pour les vastes étendues aquatiques, ainsi que le manque d'activités potentielles sur la cote (ceux qui la connaissent savent que ma bien-aimée génitrice n'est pas du genre à faire le croûte sur la plage plus de 10 minutes) nous ont fait opter pour les collines verdoyantes. Ce fut une décision sage et intelligente car la vague de chaleur estivale dont on nous avait tant parlé a choisi ce week-end pour s'installer. A Raleigh il fait (il fait toujours à l'instant où j'écris ces lignes) 105° farenheit, soit environ 40° celsius....Dans nos chères montagnes il faisait seulement 30° celsius : un paradis de fraîcheur.
Départ jeudi soir pour Winston-Salem. Old-Salem est une ville historique, fondée par les Moravians, des protestants "sobres, travailleurs et organisés" (dixit le guide) ; des gens supers marrants en somme. La vieille ville s'offrit à nous au crépuscule, sous la lumière chaude du soleil de Juin avec ses maisons de bois peintes, ses trottoirs pavés et ses bâtiments de briques. Quelques photos résumeront mieux et éviteront un nouvel épanchement lyrique de ma part.
Le soir, la ville était absolument déserte. Pas âme qui vive. Mais il semble que dans la journée, la ville accueille un grand nombre de visiteurs qui peuvent admirer de nombreuses reconstitutions historiques. Ceci explique pourquoi le matin, en repartant, nous croisâmes des dames portant charlotte et jupons longs, et des messieurs en perruque !
Après avoir quitté Old-Salem, nous avons rejoint les montagnes autour des villes de Boone et Blowing-rock. Ces montagnes ressemblent un peu aux Smokey-Mountains (qui ne sont pas très loin d'ailleurs) mais en mieux. Entendez : les randos sont plus courtes, il y a plus de panoramas différents et on a même pu voir deux cascades.
Les naiades des Linsville Falls :
Ce qui enfonce définitivement les Smokeys en terme de diversité paysagère. Bon, si j'étais de mauvaise foi, et il est entendu que cela ne m'arrive jamais, je dirais que le coup de grâce porté aux Smokeys c'est que, à Boone, on a vu des ours !!!!
La vérité, c'est qu'il s'agit d'un centre de rééducation pour animaux blessés, donc il serait malhonnête de dire qu'on a vu des ours en liberté dans la montagne. Je considère néanmoins la case "ours" comme cochée !
Les paysages étaient superbes, et, avec de la Bluegrass country music à fond dans la Toyota, on se prenait presque pour des pionniers chercheurs d'or. D'ailleurs, on a sûrement croisé un pionnier chercheur d'or déguisé en agent de circulation : Un accident bloquait la route qui menait à la montagne, mais il y avait quelqu'un pour nous expliquer le chemin à prendre. Un papy avec une barbe de couleur indéterminée, la peau tannée par le soleil et, peut-être mon imagination a-t-elle inventé ce dernier détail, une chique de tabac dans la bouche prête à être crachée sur le sol.
Je retranscris le dialogue tel que moi je l'ai compris :
Lui : "Howdy louwana yo yo ze mountains ?"
Moi (hesitante) euhh... mountains Yes ?
Lui : "Oye, husrt sto golay zegon sto golay ayai an ze lizar church lo lra"
Moi (polie) : Ahhh Tank you verry muche.
Évidemment nous avons immédiatement compris que, au premier stop, il fallait aller à gauche (golay signifiant Go left, of course), au second stop à gauche, puis, enfin, a droite (lra = right) dans Pleasant (Lizar) church Road (lo).
Vous ne me croierez peut-être pas, mais nous ne nous sommes pas perdues !
Et grâce au pionnier de la circulation, nous sommes arrivées à temps pour diner devant un très beau coucher de soleil sur Grandfather Mountain.
Voici un lien pour rendre l'ambiance musicale : Bluegrass
Et quelques photos du coucher du soleil :
Le lendemain, nous gravimes (en partie en voiture) Grandfather Mountain. Nous fimes une petite rando pèpère pour accéder à une vue très agréable sur... Grandmother Mountain. Oui, je sais, ils n'ont pas fait preuve d'une originalité débordante pour nommer leurs montagnes dans le coin...
Les randonneuses de l'extrême !
Grandfather et Grandmother Mountains :
Dans le prochain épisode je vous raconterai la terrible histoire de Tom Dula, originaire des montagnes de Caroline, dont la vie a été mise en musique et portée au grand écran... Mais pour l'instant, ma Sushi party m'attend alors je dois y aller...