Everglades et Sud de la Floride
Le clavier est à peine froid, les empreintes digitales de mon précèdent forfait pas encore effacées, que, déjà, me revoilà pour un nouveau post. Il faut dire que dès le lendemain de mon dernier clic sur "Publier", nous volions vers de nouvelles aventures.
En effet, à l'occasion de mon anniversaire et du jour férié que les américains y ont associé (je leur ait dit que "Thanksgiving" c'était trop, mais ils ont insisté), Géraldine s'est muée en organisatrice de voyages et nous a (m'a) concocté un programme idyllique : 4 jours de découvertes natures dans le sud de la Floride.
Nous atterrissons donc le mercredi soir à Fort Lauderdale (50 km au Nord de Miami, 50% moins cher), récupérons notre voiture de location, et débutons par un dîner en terrasse avec vue sur la baie de Miami. Un 27 novembre, ce n'est tout de même pas courant !
Le sud de la Floride présente deux attraits majeurs pour les vacanciers : (1) la baignade-bronzette et les attractions urbaines associées, et (2) la nature avec comme point culminant le parc national des Everglades. Pour mon plus grand plaisir, et quand même aussi pour celui de Géraldine, nous nous sommes surtout concentrés sur le second.
Les Everglades (la "clairière éternelle", ou, d'après l'hypothèse étymologique "Riverglades", la "rivière clairière") désignent le paysage qui occupait jusqu'à la fin du XIXème siècle la quasi totalité de la péninsule au Sud d'Orlando, et que l'on pourrait globalement qualifier de marais. Sans rentrer dans les détails du fonctionnement écologique, les Everglades sont la conséquence de la platitude floridienne (la belgique locale, la bière en moins, le soleil en plus) et de la saisonnialité sub-tropicale caractérisée par une saison sèche et une saison humide. Les eaux de pluies abondent de mai à octobre et s'accumulent, en particulier dans le lac Okeechobee, au centre de la Floride. Ce lac a la particularité de ne pas avoir d'éxutoire naturel. Normalement, arrive donc un moment où le lac déborde au niveau de sa rive sud, conduisant à l'inondation de toute l'extrémité sud de l'Etat. Du fait du développement urbain et agricole, et de la construction de très nombreux canaux, ce fonctionnement naturel est désormais très fortement perturbé, et seuls 25% des Everglades historiques perdurent, sous la forme d'un parc national. Sur 6100 km2 (la taille du département de l'Hérault, quand même), on peut y admirer un paysage composé d'étendues d'eau "libre" ou recouverte de graminés, d'îles d'arbustes et d'arbres, de petits patchs de forêts de pins, et de mangrove (le type d'habitat dépendant de subtiles variations d'altitude, qui decident de la durée annuelle de submersion, et du gradient de salinité qui s'intensifie plus on s'approche de l'océan).
Une autre spécificité de cet écosystème est sa pauvreté naturelle en nutriments, en particulier en phosphate. La flore et la faune n'y sont donc pas d'une luxuriance éxubérante. D'autant plus que diversité et abondance ont grandement pâti de multiples pressions anthropiques. Du coup, si en certains points oiseaux d'eau et alligators affluent, il nous a également été possible de faire 3h de canoë sans voir se pointer, ni bout de bec, ni bout de nez (ou presque) !
Mais trêve de bavardages, voici en images un aperçu de ce que l'on a eu le plaisir d'admirer pendant les 3 jours que l'on a passé dans le parc.
L'environnement d'abord :
Eau avec graminées & îles d'arbres
Niveau faune, les Everglades (comme souvent les zones humides) apparaissent comme un paradis à oiseaux. En 4 jours, nous avons pu identifier 37 espèces (dont 11 nouvelles aux ornithos néophytes que nous sommes), et vu quelques autres qu'en l'absence de connaissances suffisantes (toute aide est bienvenue) on nommera simplement piafs.
Anhinga Anhinga anhinga & Little Blue Heron Egretta caerulea
Wood Stork Mycteria americana & White Ibis Eudocimus albus
American Coot Fulica americana & Osprey Pandion haliaetus
Red-breasted Merganser Mergus serrator & Tricolored Heron Egretta tricolor
Green Heron Butorides virescens & Snail Kite Rostrhamus sociabilis
Red-shouldered Hawk Buteo lineatus & American White Pelican Pelecanus erythrorhynchos
American Avocet Recurvirostra americana & Spotted Sandpiper Actitis macularia
Loggerhead Shrike Lanius ludovicanus & Least Flycatcher Empidonax minimus (à confirmer)
Red-bellied Woodpecker Melanerpes carolinus & Northern Flicker Colaptes auratus
Downy Woodpecker Picopides pubescens & Snowy Egret Egretta thula
Black Vulture Coragyps atratus & Piaf 1
Outre les oiseaux, quelques autres animaux sont plus ou moins couramment croisés en ces lieux. Parmis les stars : les alligators et crocodiles, les tortues, et la rarissime panthère de Floride. Certains nous ont fait l'honneur de se montrer, d'autres ne nous sont apparus que sous la forme de panneaux routiers...
American Alligator Alligator mississippiensis & Florida Softshell Trionyx ferox
Florida Gar Lepisosteus platyrhincus
Pour finir, au milieu de ces trois jours dans les Everglades, nous avons pris une journée pour aller dans les Keys, ce pointillé d'îles qui prolonge la Floride en direction des caraïbes. Au programme, plage (un peu), et sortie en bateau pour faire du tuba sur les récifs de coraux. Un bonheur absolu pour moi, 3 heures de stress et de crispation pour Gé... Le petit film qui conclut ce post (de qualité médiocre... Cousteau n'utilisait sans doute pas un appareil photo dans ce qui reste un sac en plastique, dans une eau "chargée" du fait de la houle assez présente ce jour là) vous permettra de décider dans quel camp vous auriez été.