Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

How We Met America

Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 7 003
7 décembre 2013

Everglades et Sud de la Floride

Le clavier est à peine froid, les empreintes digitales de mon précèdent forfait pas encore effacées, que, déjà, me revoilà pour un nouveau post. Il faut dire que dès le lendemain de mon dernier clic sur "Publier", nous volions vers de nouvelles aventures.

En effet, à l'occasion de mon anniversaire et du jour férié que les américains y ont associé (je leur ait dit que "Thanksgiving" c'était trop, mais ils ont insisté), Géraldine s'est muée en organisatrice de voyages et nous a (m'a) concocté un programme idyllique : 4 jours de découvertes natures dans le sud de la Floride.

Nous atterrissons donc le mercredi soir à Fort Lauderdale (50 km au Nord de Miami, 50% moins cher), récupérons notre voiture de location, et débutons par un dîner en terrasse avec vue sur la baie de Miami. Un 27 novembre, ce n'est tout de même pas courant !

Le sud de la Floride présente deux attraits majeurs pour les vacanciers : (1) la baignade-bronzette et les attractions urbaines associées, et (2) la nature avec comme point culminant le parc national des Everglades. Pour mon plus grand plaisir, et quand même aussi pour celui de Géraldine, nous nous sommes surtout concentrés sur le second.

DSCN0971DSCN1051

Les Everglades (la "clairière éternelle", ou, d'après l'hypothèse étymologique "Riverglades", la "rivière clairière") désignent le paysage qui occupait jusqu'à la fin du XIXème siècle la quasi totalité de la péninsule au Sud d'Orlando, et que l'on pourrait globalement qualifier de marais. Sans rentrer dans les détails du fonctionnement écologique, les Everglades sont la conséquence de la platitude floridienne (la belgique locale, la bière en moins, le soleil en plus) et de la saisonnialité sub-tropicale caractérisée par une saison sèche et une saison humide. Les eaux de pluies abondent de mai à octobre et s'accumulent, en particulier dans le lac Okeechobee, au centre de la Floride. Ce lac a la particularité de ne pas avoir d'éxutoire naturel. Normalement, arrive donc un moment où le lac déborde au niveau de sa rive sud, conduisant à l'inondation de toute l'extrémité sud de l'Etat. Du fait du développement urbain et agricole, et de la construction de très nombreux canaux, ce fonctionnement naturel est désormais très fortement perturbé, et seuls 25% des Everglades historiques perdurent, sous la forme d'un parc national. Sur 6100 km2 (la taille du département de l'Hérault, quand même), on peut y admirer un paysage composé d'étendues d'eau "libre" ou recouverte de graminés, d'îles d'arbustes et d'arbres, de petits patchs de forêts de pins, et de mangrove (le type d'habitat dépendant de subtiles variations d'altitude, qui decident de la durée annuelle de submersion, et du gradient de salinité qui s'intensifie plus on s'approche de l'océan).

Une autre spécificité de cet écosystème est sa pauvreté naturelle en nutriments, en particulier en phosphate. La flore et la faune n'y sont donc pas d'une luxuriance éxubérante. D'autant plus que diversité et abondance ont grandement pâti de multiples pressions anthropiques. Du coup, si en certains points oiseaux d'eau et alligators affluent, il nous a également été possible de faire 3h de canoë sans voir se pointer, ni bout de bec, ni bout de nez (ou presque) !

Mais trêve de bavardages, voici en images un aperçu de ce que l'on a eu le plaisir d'admirer pendant les 3 jours que l'on a passé dans le parc.

L'environnement d'abord :

DSCN0997DSCN1008
Eau libre & îles d'arbres

DSCN0974DSCN1068
Eau avec graminées & îles d'arbres

DSCN1064
Lac & forêt de Pins

IMG_6938epiphyte
Mangrove & plante épiphyte

Niveau faune, les Everglades (comme souvent les zones humides) apparaissent comme un paradis à oiseaux. En 4 jours, nous avons pu identifier 37 espèces (dont 11 nouvelles aux ornithos néophytes que nous sommes), et vu quelques autres qu'en l'absence de connaissances suffisantes (toute aide est bienvenue) on nommera simplement piafs.

IMG_6763IMG_7093
Anhinga Anhinga anhinga & Little Blue Heron Egretta caerulea 

IMG_6902IMG_6911
Wood Stork Mycteria americana & White Ibis Eudocimus albus

IMG_6946IMG_6953
American Coot Fulica americana & Osprey Pandion haliaetus

IMG_6974IMG_6983
Red-breasted Merganser Mergus serrator & Tricolored Heron Egretta tricolor

IMG_7099IMG_7138
Green Heron Butorides virescens & Snail Kite Rostrhamus sociabilis

IMG_724741-1 American White Pelican Pelecanus erythrorhynchos
Red-shouldered Hawk Buteo lineatus & American White Pelican Pelecanus erythrorhynchos

145-2 American Avocet Recurvirostra americana148-2 Spotted Sandpiper Actitis macularia
American Avocet Recurvirostra americana & Spotted Sandpiper Actitis macularia

272-2 Loggerhead Shrike Lanius ludovicianus259-2 Least Flycatcher Empidonax minimus
Loggerhead Shrike Lanius ludovicanus & Least Flycatcher Empidonax minimus (à confirmer)

247-1 Red-bellied Woodpecker Melanerpes carolinus252 Northern Flicker Colaptes auratus
Red-bellied Woodpecker Melanerpes carolinus & Northern Flicker Colaptes auratus

248 Downy Woodpecker Picoides pubescensIMG_6879
Downy Woodpecker Picopides pubescens & Snowy Egret Egretta thula

IMG_7040IMG_6836
Black Vulture Coragyps atratus & Piaf 1

piafpiaf2piaf3
Piafs 2,3 et 4

Outre les oiseaux, quelques autres animaux sont plus ou moins couramment croisés en ces lieux. Parmis les stars : les alligators et crocodiles, les tortues, et la rarissime panthère de Floride. Certains nous ont fait l'honneur de se montrer, d'autres ne nous sont apparus que sous la forme de panneaux routiers...

American Alligator Alligator mississippiensisFlorida Softshell Trionyx ferox
American Alligator Alligator mississippiensis & Florida Softshell Trionyx ferox

gar
Florida Gar Lepisosteus platyrhincus

panthercroc

Pour finir, au milieu de ces trois jours dans les Everglades, nous avons pris une journée pour aller dans les Keys, ce pointillé d'îles qui prolonge la Floride en direction des caraïbes. Au programme, plage (un peu), et sortie en bateau pour faire du tuba sur les récifs de coraux. Un bonheur absolu pour moi, 3 heures de stress et de crispation pour Gé... Le petit film qui conclut ce post (de qualité médiocre... Cousteau n'utilisait sans doute pas un appareil photo dans ce qui reste un sac en plastique, dans une eau "chargée" du fait de la houle assez présente ce jour là) vous permettra de décider dans quel camp vous auriez été.

campalmphoto

DSCN1017

 

Publicité
Publicité
26 novembre 2013

Errances passées, présence future

Abandon... Voilà sans doute qui pourrait assez bien définir l'état de ce blog. Non pas que l'on ait arrêté toute activité digne d'être citée, au contraire. On a juste, bassement, lâchement, tristement, humainement, arrêté de prendre le temps de les raconter ici.

Donc pour ceux qui n'ont pas eu droit à un compte rendu via un autre media (et pour les autres aussi), voici un résumé en images des nos aventures de ces 4 derniers mois.

I-Chicago, IL, Juillet

Chicago est une très belle ville, caractérisée par des immeubles à l'architecture diverse mais souvent réussie, traversée par une rivière en Y et évidemment bordée par l'immense lac Michigan. On y a fait une visite fort intéressante en compagnie d'une famille de copains, dont le filleul de Géraldine qui a pu en profiter pour explorer le skate park local (son frère étant plus un spécialiste de la trottinette il a du attendre d'être à Raleigh pour rider aux US).

DSCN0621DSCN0638

DSCN0622 DSCN0637

IMG_5157

IMG_5298 IMG_5794

 III-Sheboygan, WI, Juillet

Après Chicago nous avons passé une semaine au bord du lac Michigan, dans une petite maison dans un petit village du Wisconsin. Bon, pour tout dire, côté dépaysement, exotisme et paysages, le Wisconsin ce n'est pas vraiment la destination de rêve... Du coup on a surtout cherché à profiter du temps estival, avec des activités typiquement de vacances. Honte à nous, nous n'avons pas spécialement testé les fromages locaux (qui constituent pourtant l'Attraction de  cet État clairement spécialisé dans la culture culinaire).

IMG_5642IMG_5461

IMG_5682 DSCN0668

DSCN0669

III-Zebulon, NC, Août

De retour à Raleigh, avec la même famille de copains, on a fait une première : un match de Base-Ball. C'était long (quasi 3 heures), mais pas si chiant que ce que l'on aurait pu croire grâce notamment à nos nombreux passages sur l'écran géant et le fait qu'on ait réussi à repartir avec une des quelques balles qui, parfois, passent par dessus les filets et atterrissent dans les gradins.

IMG_5763 IMG_5778

IMG_5774

IV-Raleigh, NC, Charleston, SC, Août

Une semaine plus tard c'est une autre famille de copains qui arrivait pour une semaine qui allait se révéler riche en rencontres avec la faune de Caroline du Nord comme du Sud.

IMG_5934IMG_5897

IMG_5901IMG_5965

IMG_6003IMG_5906

IMG_5851IMG_5998-copy

V-Raleigh, NC, Virginia Beach, VA, Washington, DC, Octobre

Fin Octobre c'était au tour de la fratrie Dehais de traverser l'Atlantique pour deux semaines de vie à 11. Vu l'importance de l'évènement, je vais me permettre de détailler un petit peu les grandes étapes de ce séjour.

Tout commence donc par un voyage. Pendant que le groupe des "parents" affronte avec brio 24 heures de voyage avec enfants (2 mois, 16 mois, 3 ans), correspondance ratée et changement d'aéroport à New-York, d'autres sont déjà là et, après une courte nuit de 5 heures, débutent le séjour par un semi-marathon. Bravo à tous ! (voyageurs, coureurs... et photographes)

12

34

A peine le temps de se remettre et c'est parti pour quelques autre séances de sport (entrecoupées de séances de shopping pour compléter les valises seulement partiellement remplies).

5P1030413

Fin octobre avait justement lieu, à Raleigh, l'événement culturel annuel majeur, celui auquel tout américain à qui j'avais annoncé la venue de ma famille m'avait dit qu'il fallait aller : la State Fair. La fête foraine quoi... On y est allés, c'était grand, c'était une immersion totale, c'était... bien. Outre les manèges, que Tristan a bravement testé, et la course de cochons à laquelle on a enfin pu assister (après notre échec de l'année dernière), l'attraction principale restait tout de même la bouffe. La spécialité de la Sate Fair, c'est de frire tout et n'importe quoi : légumes, gâteaux, cheesburgers, glaces, etc... En ce qui nous concerne on s'est limités à un petit assortiment de légumes frits (courgettes, oignons, champignons, cornichons), accompagné de petites cuisses de dindes rôties. Miam !

7P1030394

9

Après la culture de Caroline du Nord, nous avons pris trois jours pour aller découvrir la culture, plus académique, de Washington DC. Après un petit arrêt en Virginie pour voir l'autre face de l'océan, nous voilà donc face au Capitole, quelques jours seulement après le vote de la fin du Shutdown. Nous admirons ensuite l'intérieur de la coupole, puis, le soir, arrêt rapide devant l'autre bâtiment symbole du pouvoir américain, la Maison Blanche.

1112

1314

Washington est une petite ville dont l'attraction principale, outre ces bâtiments, est la présence de nombreux musées gratuits. En ce qui nous concerne, nous sommes allés au musée des Indiens d'Amérique, au musée de l'air et de l'espace, et à la galerie nationale d'art. Tous se sont révélés vraiment très intéressant, alliant pour chaque thème l'ancien et le moderne.

16 15

1718

19P1040704

L'évènement de la deuxième semaine, c'était Halloween. Nous avons donc respecté la tradition, avec citrouilles, costumes, et chasse aux bonbons.

2122

2324

P1040769

Enfin, pour finir ce séjour bien rempli, notre petit groupe s'est lancé dans une dernière expérience sportive, un golf, suivi d'une dernière expérience culinaire, un grill japonais.

2526

En guise de point final de ce post, l'annonce du prochain point final de nos aventures aux US : Pendant ces même deux semaines d'octobre est tombée l'annonce officielle de notre retour en France pour février prochain. Lyon et Serrières, we are coming back !

4 juillet 2013

Isabelle Adjani, Tiger et Danger

Les trois héros de notre dernier week-end de baroudeurs !

Isabelle Adjani d'abord, qui a chanté notre destination comme personne... 

Une mention spéciale pour les chaussettes vertes que même dans ma période "caleçons imprimés", baskets d'aérobic et chaussettes flashies en tire-bouchon je n'aurais pas osé...  

L'Ohio donc. Vous pouvez chercher dans vos guides, ni le Routard ni le Guide Bleu ne consacrent beaucoup de pages a cet Etat. A tort ? Pas vraiment. En Ohio il n'y a pas pléthore d'attractions touristiques, pas de spécialité culinaire qui mérite le détour... Quoi que le "Buck-eye" (traduction: Marron - pas chataigne mais marron du marronier-) soit une arme de destruction massive des artères coronaires : un coeur de beurre de cacahuètes recouvert d'une épaisse couche de chocolat qui imite l'aspect d'un marron. Léger... Mais je reviendrai aux expériences culinaires de l'Ohio plus bas.

121354lrg

Nous ne sommes pas allés en Ohio car les marrons de Serrieres nous manquaient ; beaucoup plus prosaïquement, j'avais une réunion avec des clients à Colombus, Ohio. En plus, la représentante de Bayer sur place avait des billets pour un grand tournoi de golf et m'en a proposé deux. Camille s'étant mis au golf avec un enthousiasme et un succés certains, nous avons donc décidé d'en profiter pour nous faire un week-end dans l'Etat de Stephen Spielberg, Jerry Siegel and Joe Shuster (les créateurs de Superman), et LeBron James (The joueur de la NBA). L'Ohio : Un concentré d'Amérique en somme ! 

Je ne peux pas vous montrer de photos du tounoi de golf car les appareils y étaient strictement interdits. Mais pour résumer cette chaude journée passée à regarder les héros de ce sport ô combien progressiste (il y a encore des clubs de golf interdits aux femmes...) je peux faire un Aïku: 

Tiger fut un looser

Ricky flashi 

Mais je fis mon choix

Pour Choi. 

Traduction du Japonais : 

- Tiger Woods, THE golf-superstar, a joué un des plus mauvais tournois de toute sa carrière et a fini au fin fond du classement. Cela n'a pas empêché une foule compacte de le suivre tout au long de son parcours. C'est simple, Tiger Woods a probablement 5 fois plus de gens qui le regarde jouer pendant un tournoi que n'importe quel autre joueur, aussi bon soit-il. D'ailleurs c'était le seul golfeur dont je connaissais le nom avant de partir aux US. Vous en connaissez beaucoup d'autres vous ? Sans tricher avec Google ? 

12845080-standard

Tiger un une infime partie de la foule qui le suit

- Ricky c'est Ricky Fowler, un jeune joueur très populaire aux Etats-Unis. Il brise un peu la monotonie en arborant toujours des tenues super flashies. Il est célèbre pour ça et Puma qui le sponsorise a fait un super coup de pub avec lui. Je pense pouvoir dire qu'il est une sorte de modèle pour moi. Je ne joue pas  (encore) au golf mais je n'achéte que des tenues de sport en accord avec la bible vestimentaire de Ricky. Je n'ai pas encore osé le total look unicolore (chaussures incluses) mais j'y travaille. 

rf-green  rf-luciole  rf-orange

RF-purple  RF-rainbow

- Malgré mon adoration pour sa garde-robe, Ricky n'est pas mon joueur préféré ; Mon joueur préféré c'est Choi. C'est mon choix, je l'assume et quand bien même j'aurai le choix de changer je garderai Choi. Je pense que vous avez compris, je cesse les jeux de mots idiots... K.J Choi est un joueur Coréen qui vit au Texas et j'ai décidé que c'était lui que j'allais supporter. Il a deux très gros avantages par rapport aux grosses stars (Tiger Woods, Bubba Watson, Ricky Fowler ou Rory McIlroy) : Premièrement il n'y a pas beaucoup de monde qui le suit, alors on peut bien voir tous ses coups. Et deuxièmement il est beaucoup plus abordable que ses confrères. En effet, nous étions au trou numéro 12 et K.J avait fait un bon premier coup bien q'un peu excentré du fairway (traduction : il avait tapé super loin mais dans les arbres sur le coté du terrain). Camille et moi étions sur une petite butte juste au dessus de sa balle. Il frappa son deuxieme coup avec une grande dexterité et ramena la balle dans le droit chemin, c'est a dire tout près du trou sur le green. Enthousiasmée par cette action sportive d'excellence, j'applaudis Choi ; et Choi leva les yeux, souleva sa casquette d'un petit geste de main et murmura "Thanks". Ahhhhh... Je faillis choire aux pieds de Choi... Ce simple acte d'humanité, cette gratitude innocente du sportif en plein effort me toucha au coeur. Choi est mon Choix ! Choi n'a pas gagné le tournoi, loin s'en faut, mais il a gagné une fan inconditionnelle ! 

Après cette expérience sportive, nous fîmes route vers le nord de l'Etat, direction le parc national de Cuyahoga qui, selon les sites internets des parcs nationaux Américains, est le refuge de tas d'espèces d'oiseaux et mammifères sauvages.

Sur la route nous nous sommes arrêtés dîner dans un "Dinner". C'est comme dans les films : les tables en formica, la serveuse qui vient avec un pichet de café et un stylo coincé derrière l'oreille pour prendre la commande, les odeurs de graillon et les routiers. J'ADORE !!!! 

J'avoue à notre grande honte que nous avons fait les petits-bras, ou plutôt les petits-estomacs en ne goûtant pas les desserts du jour qui devaient pourtant être une expérience riche, et pas seulememt en calories. Je vous laisse juger, nous avons volé le set-de-table-menu pour vous montrer ca :

PTDC0002

Et oui... vous n'en aviez jamais rêvé, ou alors en cauchemar, mais Dennys-Dinner l'a fait ! Je promets de tenter de refaire la recette à tout visiteur intéressé.

Le jour suivant n'a, lui, rien eu d'exceptionnel : On a marché (beurk), longtemps (re-beurk), dans une forêt (pourquoi-pas), et je me suis entrainée à reconnaître les arbres (avant ça tout arbre était soit un sapin soit un chêne ; limite...)

Enfin, tout de même, alors que je m'ennuyais à marcher dans la forêt au milieu des chênes et des sapins, Camille a entrepris de me faire un strip-tease ! Il est bien mon mari, il se met en 4 pour me distraire ! Evidemment je n'ai pas resisté au plaisir de filmer ça...

Après cette promenade sexy en foret, nous sommes allés repérer un endroit nommé "Beaver-Marsh", toujours dans le parc national de Cuyahoga.

Le fascicule descriptif du parc y promettait des castors, hérons, tortues et oiseaux de toute sorte, vaquant à leurs occupations au plus près des visiteurs emerveillés... Ouais c'est ça ! Et pourquoi pas "Danger", la loutre de la serie culte de Camille "Cap-Danger", qui se ballade devant mon appareil photo avec ses bébés pendant qu'on y est ?

O infidèle que je suis, mon manque de foi envers la toute puissante Nature me fait honte a posteriori.
Repentie, je vais vous montrer ce que nous avons vu à Beaver Marsh ce soir la, ainsi que le lendemain matin lorsque nous y sommes retournés.
L'endroit d'abord : un petit coin de paradis qui était une casse de voiture il y a à peine 20 ans !

DSCN0550

DSCN0552

Les autorités avaient donc décidé de transformer l'endroit en... parking ! Mais avant que les travaux ne commencent, des castors se sont installés et avec leurs barrages ont remodelé complètement l'espace ! Tout ce que vous voyez sur ces photos est entièrement dû au travail des castors. Du coup, les autorités ont choisi de transformer leur parking en réserve naturelle...

DSCN0546

Le barrage des castors

Les castors y sont donc tranquilles et peuvent continuer à faire des travaux chez eux, à l'image de ce gros pépère que nous avons vu travailler le dimanche matin (un réveil à 5h00 pleinement justifié)

IMG_4888 IMG_4890

IMG_4891

Les castors c'est donc coché ! 
Mais comme toujours, lorsque vous vous êtes ammenagé un petit nid douillet et confortable, des squatteurs viennent en profiter comme ce raton-laveur que nous avons vu traîner autour de la maison des castors avec envie pendant 10 minutes. Desolée pour la qualité de la photo mais il était vraiment loin. 

IMG_4946

Alors castor-OK, ratons-laveurs-OK, oiseaux ? Plein, de toutes les couleurs et de toutes les tailles. Je ne suis pas ornitho, moi ce qui me branche c'est les photos, alors voici un petit florilège des piafs qui ont posé pour moi :
242 Belted Kingfisher Ceryle alcyon 394-1 Baltimore Oriole Icterus galbula

400-1 Red-winged Blackbird Agelaius phoeniceus (1) IMG_4849

IMG_4751 400-1 Red-winged Blackbird Agelaius phoeniceus

IMG_4862 IMG_4887

IMG_4912

Bon, il était 10h00 du matin, on y était depuis 6h00, n'était il pas temps de rentrer ? Non, non, non, car "Danger" la copine de Camille a decidé de faire son entrée à ce moment là, avec toute sa famille ! Il eut été dommage de manquer ça !

IMG_5007  IMG_5016

IMG_5050  IMG_5115

IMG_5063  IMG_5079

Et, en bonus, un petit montage vidéo de Camille, nostalgique de ses séances télévisuelles enfantines. 

Alors Isabelle, si tu étais effectivement allée dans l'Ohio et que tu n'en étais pas juste "proche" tu n'aurais sans doute pas le "moral à zéro" ! 

DSCN0560

28 mai 2013

Méli-mélo d'anecdotes

Aujourd'hui, plusieurs petites anecdotes de notre vie quotidienne qui ne mériteraient pas, indépendamment, des posts, mais qui, compilées, donnent matière à écrire (et, j'espère, à vous divertir).

I-Vie sauvage

Les histoires de père C.

Dans le parc où l'on va régulièrement, moi pour faire du VTT et Gé pour courir, on avait, depuis un moment, repéré ce qui ressemblait fort à une hutte de Castors. Non sans déception, on a longtemps cru qu'aucun chemin ne permettait de s'en approcher à moins de 500m... Jusqu'à ce que Géraldine découvre qu'en réalité un petit sentier pédestre longe pratiquement la petite anse du lac en question. Vendredi soir, après notre séance sportive, nous sommes donc allés nous poser à l'endroit dit, et, après un petit moment d'attente, nous vîmes en effet un, puis deux, puis trois Castors vaquer à leurs occupations, à la nage, aux alentours de leur Home Sweet Home...

IMG_4642 IMG_4666

Chapardeurs coquins

Notre quartier étant relativement récent, les arbres y sont encore jeunes et clairsemés... Le fléau local, l'Ecureuil, n'y est donc pas très abondant et, jusqu'à présent, seuls les oiseaux, nombreux et divers, venaient profiter des graines mises à leur disposition. Quelques petits rongeurs rusés à la queue touffue ont cependant récemment découvert la caverne d'Ali Baba qu'est, pour eux, notre maison à oiseaux. Désormais, à moins de surveiller les lieux de (très) près, des Ecureuils viennent donc faire des raids gloutons et descendre, en fort peu de temps, le stock de douceurs. Sympa et rigolo au début, cela a néanmoins le défaut de faire fuir les amateurs de graines ailés...

IMG_4224 IMG_4639 IMG_4345

Spring Bird Count

Il y a deux semaines de ça, l'ancien responsable d'une des salles où je bosse au museum, désormais à la retraite mais toujours ornithologue passionné et impliqué, nous a invité à l'accompagner pour une matinée de comptage d'oiseaux. Il fait ça tous les ans dans le cadre d'un recensement plus ou moins scientifique de la faune aviaire. L'occasion pour nous de découvrir un nouveau petit parc, délicieux et qui présente l'avantage d'offrir une grande diversité d'habitats : forêt, lac, marais, champs, ... Du coup, avec son aide, on a pu observer plein de piafs, dont plusieurs espèces qui étaient nouvelles pour nous. Petite sélection de photos prises lors de cette journée :

97-2 Cooper's Hawk Accipiter cooperii 111 Bald Eagle Haliaeetus leucocephalus

Cooper's Hawk (Accipiter cooperi) / Bald Eagle (Haliaeetus leucocephalus)

248 Downy Woodpecker Picoides pubescens 262-1 Eastern Phoebe Sayornis phoebe

Downy Woodpecker (Picoides pubescens) / Eastern Phoebe (Sayornis phoebe)

333-1 Northern Parula Parula americana Western Rat Snake Pantherophis obsoletus

Northern Parula (Parula americana) / Western Rat Snake (Pantherophis obsoletus)

II-Musique

Vous connaissez sans doute l'intérêt que l'on partage, avec Géraldine, pour la musique, et en particulier pour l'opéra. Ces derniers mois on a donc profité de toutes les occasions qui se sont présentées à nous pour enrichir notre culture en la matière. En particulier, on tire avantage du fait que le ciné de notre quartier retransmet, en différé d'une ou deux semaines, les opéras du Metropolitan Opera de New-York. Cela nous a permis de "découvrir" avec plaisir "Le Barbier de Séville" de Rossini, "Rigoletto" de Verdi et "Jules César" de Handel. Tous trois très bien ! On a aussi assisté pour la première fois à une représentation du modeste Opéra de Caroline du Nord : "Aida" de Verdi. La mise en scène n'était pas très innovante, mais on a quand même passé un excellent moment.

Dans un tout autre registre, on était hier soir à un concert en plein air du Triangle Wind Ensemble. Le programme s'appelait American Celebration et était centré sur deux thèmes : la musique "patriotique", à l'occasion du Memorial Day (jour férié en mémoire des soldats morts au front), et le compositeur John Williams. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais vous avez pourtant sans aucun doute déjà entendu certaines de ses oeuvres. Il a en effet composé les musiques de nombreux films américains dont : Star-Wars, Superman, Indiana Jones, Harry Potter, Jurassic Parc, Les dents de la mer et Attrape moi si tu peux. Excusez du peu ! Un petit extrait de certains de ces airs qu'on a pu écouter hier, alors que la nuit tombait :

III-Culture US

Tunning

Ici, pour la modique somme de 25€ environ, vous pouvez choisir vos plaques d'immatriculation : la plaque en elle même peut-être différente de la plaque standard, aux couleurs de votre équipe de sport préférée par exemple, et le texte peut être personnalisé (sous réserve que personne n'ait déjà pris le même, évidemment). Après de long et houleux débats sur ce que l'on voulait mettre, nous nous sommes donc offert de telles oeuvres qui trônent désormais fièrement à l'arrière de notre voiture et de notre moto. Et on doit bien dire que ça nous fait bien marrer !

IMG_0126

Munich

Sachez le, la fête de la bière a été délocalisée à Raleigh : début avril des partenaires de notre club de badminton nous ont invité à les rejoindre au festival international de la bière. A l'entrée vous recevez un petit verre de 50mL que vous pouvez aller faire remplir autant de fois que vous le voulez aux stands des 115 brasseurs présents (chacun présentant 1 à 4 bières différentes). Bon, la mention internationale, sans être malhonnête, est assez présomptueuse : 90% des brasseurs étaient américains, quelques rares stands belges, irlandais ou japonais venant donner un peut d'exotisme au tout. Mais les américain sachant finalement fort bien faire de la bonne binouze, on a passé un super moment à goûter nos 15 à 20 breuvages houblonnés dans l'après-midi (oui, parce que ça se déroulait de midi à 16:00h...). Ci-dessous mon top 8 ; si vous tombez dessus n'hésitez pas, ça vaut le coup !

Brasserie, Localité / Nom de la bière (Style)

Batch 19, Golden, CO / Batch 19 (Pre-Prohibition Style Lager)
Bear Republic, Healdsburg, CA / Red Rocket (American Amber)
Blue Mountain Barrel House, Nelson County, VA / Full Nelson Pale Ale (American Pale Ale)
Great Lakes Brewing Co., Cleveland OH / Rye of the Tiger (Rye IPA)
Tenth and Blake, Chicago, IL / Running Honey Bear (Honey IPA)
Deschutes, Bend, OR / Red Chair NWPA (Northwest Pale Ale)
Huske Hardware, Fayetteville, NC / Kill A Man (Irish Red)
Palm Brouwerij, Belgium / Rodenbach (Red Sour)
DSCN0422 DSCN0429

Vive les motards !

Je remplace Camille au clavier pour conter un petit quelque chose que j'ai fait toute seule : Un Ride avec un gang de motards !!!!

Bayer (et plein d'autres) lèvent des fonds pour financer la recherche contre les tumeurs du cerveau chez les enfants. L'association "Ride for Kids" organise donc tous les ans un ride en moto auquel Bayer participe. Les frais d'inscription sont reversés aux hopitaux et aux chercheurs. Fortement sollicitée par un collègue de 1m80 de haut et 1m20 de large (une "marmule" dirait Camille) je n'ai pas osé dire non et donc je me suis retrouvée a 7h45 du matin un dimanche dans la forêt avec 250 autres motards ! Tout y était : les blousons de cuir, les tatouages, les Harleys et le format XXL (des motos et des conducteurs...). Le café était généreusement offert par "The Christian Motorcycle Association" ; parce qu'on peut faire le bad boy sur sa grosse Harley, mais seulement si on a dit sa prière avant de partir. 

Nous avons donc roulé, pendant une heure, précédés par des voitures de police qui bloquaient tous les carrefours pour nous. C'était une expérience très marrante, les costauds tatoués qui avaient la larme à l'oeil en parlant de la cause pour laquelle ils étaient là et les "motards-chrétiens" qui fumaient clope sur clope en faisant le café, le tout sous l'oeil bienveillant d'un sémillant shériff. Une fois de plus j'ai été bien bluffée par l'Amérique et par les Ricains! 

Seul bémol: ma superbe Honda, avec ses 250 cm3, avait un peu de mal à suivre les monstrueuses Harleys (aux sièges chauffants) de 1600 cm3... Mais bon ; je suis encore une motarde débutante même si maintenant je suis assez à l'aise pour faire le petit signe de la main qui s'impose quand je croise un autre motard... euh enfin, un autre membre de mon gang je veux dire...

IMG_20130505_085904 IMG_20130505_092719

5 mai 2013

Mangez des pommes

En mars, après la Floride, nous avons poursuivi notre exploration de la côte est : cette fois, direction le nord, et plus précisement New-York.

Atterrissage le jeudi soir : première vue sur les gratte-ciels, premier taxi (première déception, ce n'était pas un des taxis jaunes si souvent vus dans les films) et premiers bouchons. Notre hôtel était au sud de Manhattan ; le pont de Manhattan était bloqué à cause d'un accident, et le pont de Brooklyn fortement embouteillé (1) parce que se tapant tout le trafic et (2) parce que le tunnel qui passe sous la pointe sud de l'île était encore réduit à une voie suite aux dégats causés par la tempête Sandy. Bon gré mal gré nous arrivons néanmoins à notre modeste hébergement.

DSCN0301 DSCN0303 DSCN0304

Après une bonne nuit de sommeil, premiers pas dans LA ville, qui nous donnent un premier aperçu de la statue de la liberté, pas si libre que ça, seule, perdue sur son petit ilôt. Une petite rotation, et c'est Jersey City, juste de l'autre côté de l'Hudson, qui s'offre à nos yeux. Enfin, quelques pas supplémentaires nous emmènent à Ground Zero, l'emplacement des tours jumelles avec, en construction, la nouvelle tour "One World Trade Center". Ces trois premières rencontres sont bien représentatives de ce qu'est New-York : une ville multiple, perdue dans la ville, mélange de gratte-ciels et de monuments "historiques" chargés de symboles.

IMG_3913  IMG_3915

IMG_3919

IMG_3917

Avant de poursuivre notre visite, permettez moi d'insister sur ce concept de ville dans la ville. La commune de New-York est composée de 5 quartiers principaux : Manhattan bien sûr (le centre, la partie la plus new-yorkaise de New-York, celle à laquelle on s'est limités), mais aussi Brooklyn, le Queens, le Bronx et Staten Island. Et, autour, de nombreuses autres villes (724 !), aussi densément urbanisées et peuplées, comme Newark et Jersey City pour n'en citer que deux. Visiter New-York, ce peut-être visiter Manhattan : 59km2 (Paris intra-muros : 105 km2). Sur 3 jours, ça se fait. Visiter New-York City, c'est déjà plus compliqué : 786 km2 ça commence à faire ! Quant à prendre la mesure de l'agglomération de New-York, 30670 km2 (équivalent de la région PACA), ce n'est tout simplement pas humainement possible, sauf à y vivre quelques années...

Notre ambition était donc de découvrir, arpenter, explorer Manhattan. Notre première étape, afin de nous familiariser avec ce qui devait être le théatre de nos activités des 2 jours et demi à venir, a donc été de monter au sommet d'un de ces fameux gratte-ciels : le Rockfeller Center. L'ascenseur nous élève de 69 (!) étages avec douceur et célérité, la denière partie de l'ascension nécessitant de gravir quelques marches afin de se retrouver à l'air libre. La vue est pour le moins impressionante. Le sud de Manhattan s'étend sous nos yeux d'un côté, avec l'Empire State Building presque à portée de main, Central Park de l'autre.

IMG_3924 IMG_3929

DSCN0313

DSCN0314

Une fois redescendus sur la terre ferme, une fois une concentration normale d'oxygène retrouvée, une fois les effets euphorisants de l'altitude dissipés, nous avons poursuivi notre périple avec une visite du MOMA : le Museum Of Modern Art. On n'est pas, a priori, des grands amateurs d'art contemporain ; et un grand nombre "d'oeuvres" nous ont sans surprise laissés dubitatifs (genre les vidéos de mec/nana à poil sur leur canapé... vraiment ? ; ou la "performance" de danseurs de rue japonais qui font semblant de se "battre" au ralenti par seul contact des épaules...). On a cependant eu quelques bonnes surprises : ainsi, la projection simultanée sur deux murs à angle droit de photos de gueules cassées de la grande guerre, d'une part, et d'objets, usuels ou d'art traditionnel (africain notamment), aux formes analogues, d'autre part, était très réussie. Mais, à part ça, les oeuvres qui nous ont le plus plues restent les peintures "début vingtième" ; un aperçu de certaines d'entre elles :

L'après-midi, direction Central Park. Je m'attendais personellement à un vrai coin "sauvage" dans la ville. Et bien ce n'est absolument pas le cas : c'est bétonné de partout, il y a une route qui traverse le parc tous les 500 mètres, et, à part dans une "petite" partie tout au nord, on n'a aucunement l'impression d'être dans la nature ni, malgré les 4 km de long (sur 800m de large), que ce soit si immense que ça. J'y ai néanmoins trouvé mon compte puisque dans le plan d'eau principal j'ai pu observer deux "nouvelles" espèces de canards et que, lors d'une traversée du parc un peu plus tard dans le week-end, on a rencontré une mignonne (et rare) petite chouette petite nyctale (Aegolius acadicus, Northern Saw-whet Owl). Comme je vous vois déjà vous offusquer et penser "et Géraldine alors ?", je m'empresse de vous dire qu'elle aussi a trouvé de quoi rentabiliser sa visite grâce à la découverte d'un incongru chateau écossais miniature : idéal pour jouer à la princesse en détresse et au prince qui en pince !

DSCN0315

229-1 Northern Saw-whet Owl Aegolius acadius IMG_3962

Enfin, pour notre première soirée, nous avons enchainé (1) cocktail dans un des palaces new-yorkais (le Waldorf-Astoria ; Gé y était allée pour le boulot 10 jours avant et avait deux bons de 20$), (2) gros (énormes) morceaux de bidoches dans une super steakhouse, et (3) comédie musicale sur Broadway : "Nice work if you can get it", avec musique de Gershwin et histoire inspirée de Wodehouse. Drôle, inspiré, entraînant : que du bonheur !

Le vendredi, nous commençames notre journée par aller prendre le ferry de Staten Island ; non pas pour aller à Staten Island, mais pour profiter de la gratuité de la traversée pour passer à proximité de la statue de la liberté. A vue de nez je dirai d'ailleurs que 90% des utilisateurs étaient là dans la même optique. Finalement la vue sur la statue n'était pas franchement plus incroyable que depuis les quais... Peut-être aurait il valu le coup d'aller débarquer sur Liberty Island, mais ce n'était de toute façon pas faisable, toujours à cause des dégats causés par la tempête Sandy. Par contre, la vue sur Manhattan qui s'éloigne vaut, elle, carrément le coup.

IMG_4008

IMG_4014 IMG_4019

IMG_4020 IMG_4026

Après cet aller-retour nautique, nous avons longuement erré dans les différents quartiers du sud de Manhattan : Financial District d'abord, coeur financier de la ville, avec notamment Wall Street ; Chinatown et Little Italy ensuite ; Noho, Soho, Greenwich Village et West End pour finir.

A écrire ça ne prend que deux lignes, mais en réalité ça nous a pris la journée. En résumé, Chinatown c'est grand, avec vraiment quasiment que des boutiques chinoises, même si finalement peu de bâtiments ont adopté l'architecture de l'empire du milieu. Bien que juste à côté du quartier de la finance, c'est également très populaire, avec une majorité d'immeubles à la salubrité apparente plus que limite. Le passage de Chinatown à Little Italy n'est certes pas une frontière ultra nette, mais il reste qu'en quelques dizaines de mètres les boutiques chinoises disparaissent, laissant la place à des resto italiens et de boutiques de fringues. Le standing change également un petit peu. Little Italy porte par ailleurs très bien son nom : c'est petit. Ca a apparement été plus grand, mais l'immigration italienne appartenant à l'histoire alors que l'immigration chinoise est encore très développée, Chinatown a tendance à grignoter petit à petit les territoires autrefois tenus par Vito la Deveine et ses accolytes. Noho et Soho sont quant à eux nettement plus huppés. Enfin Greenwich Village et West End  sont les quartiers les plus vivants que l'on ait visités avec de multiples spectacles de rue, bars et petits restos. Sans surpirse, c'est donc là que nous avons passé notre seconde soirée. Première étape dans un bar en sous-sol datant de la prohibition. Binouze et concert de blues : on est pas bien là ?

Ensuite, direction un petit resto supposément français ; ça faisait un petit peu boui-boui mais, à notre arrivée, un pianiste et deux chanteurs donnaient un petit récital d'airs d'opéra et de musique classique italienne et russe. Autant vous dire qu'on était aux anges. Malheureusement, on n'était pas encore servis que ces musiciens partaient. Leur remplacement par une chanteuse de reggae mexicain à la voix cassée nous permit tout de même de manger en musique... mais il aurait peut être mieux valu que non.

Désolé du manque de mise en image à propos de cette seconde journée... On devait trop savourer pour penser à sortir l'appareil ! Pour équilibrer, la troisième journée, consacrée entièrement au meilleur topissime incroyable musée qu'on ait jamais visité, vous sera quasi-intégralement "racontée" en images. Le Metropolitan Museum of Art, puisque c'est de lui qu'il s'agit, nous a complétement conquis. Que ce soit pour les oeuvres ou artefacts qu'on y trouve, pour la qualité de leur présentation, pour la sensation d'espace, tout est fait pour rendre l'expérience incroyable. Un musée construit autour des oeuvres (chaque salle, chaque département présente une "architecture" en adéquation avec les objets exposés), et pour le public. Enfin, trêve de bavardages, place aux images de quelques unes des oeuvres que l'on a préférées.

Et, pour vous inciter à les regarder toutes, voici un petit jeu : saurez-vous identifer parmi elles (1) la carte marine, (2) les heureux néo-mariés, (3) la statue de Tintin "L'oreille cassée", (4) le cadeau de mariage "ode à la fertilité" et (5) "m'en fout, moi je chie sur les bourgeois".

Vers L'Album Met Museum
 
Publicité
Publicité
15 avril 2013

Quel est le point commun entre Mickey Mouse et Manu le Manate ( à part leurs initiales) ?

Non ce n'est pas un jeu-concours mais le pitch de notre nouveau post de blog. Le point commun entre Mickey-Mouse et Manu le Manate c'est qu'ils ont tous deux élu domicile en Floride et que nous sommes allés leur faire un petit coucou au mois de mars.

En effet, je suis tranquillement assise à mon bureau en train de travailler à l'avenir de l'industrie des pesticides, lorsqu'un de mes chefs vient me voir en me disant : "nous organisons une réunion avec des clients à Orlando en Floride, nous aimerions que tu viennes. Tu crois que ce serait possible ?"

"Of course" lui reponds-je tout de go. Les experts Miami, J'ARRIVE ! Je vais enfin voir Horatio pencher la tête en enlevant ces lunettes noires pour de vrai !

Réunion prévue mardi-mercredi, Camille me rejoint le jeudi et Hop !! voilà comment on se concocte un petit week-end en Floride.

Le "week-end" a réelement commencé pour moi le mardi après-midi car nous avions une sortie de prévue avec nos clients : Sea-World Orlando !!!!!

Le Sea-World, c'est un savant mélange entre un zoo aquatique et un parc d'attraction ; on y a enchainé les spectacles de dauphins, d'orques, d'otaries et les grands-huits à sensations fortes. C'est puéril direz-vous.. peut-être, mais je me suis bien marrée et j'ai vu des belugas et des morses géants !

DSCN0046 
Le morse le plus dodu que j'ai jamais vu (le seul que j'ai jamais vu à vrai dire)

DSCN0080
Le pestacle des dauphins

DSCN0119

Les belugas

DSCN0169

Les orques ou "shamus" comme ils les appellent ici. Les dresseurs ne nagent plus avec eux pour les shows depuis que l'un d'entre eux s'est fait bouffer (véridique). 

Camille me rejoignait le jeudi apres-midi ; j'avais donc la matinée du jeudi pour faire, à Orlando, quelque chose que Camille ne voudra jamais faire...

DSCN0229

DISNEYLAND !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Il y a 4 ou 5 parcs Disneys à Orlando, c'est hallucinant ! Magic Kingdom avec les princesses, Minnie et Mickey, Donald etc... L'authentique quoi ! C'est celui que j'ai fait. 

Mais il y a aussi "Animal Kingdom", ou le Zoo vu par Mickey, "Epcot", ou "le monde miniature" vu par Mickey (des pavillons reprennent à échelle réduite les grands monument et paysages du monde entier ; un peu comme "La France miniature" mais en plus grand (ha ha)) et, enfin, "MGM park", ou le cinema vu par Mickey. 
Moi j'ai donc opté pour les princesses. Bon, les attractions toute seule c'est pas super marrant. Mais j'ai vu Donald à la parade et Woody m'a fait coucou, alors j'étais satisfaite de ma demie-journée. 

DSCN0224  DSCN0226

DSCN0258  DSCN0262

Après avoir retrouvé Camille, nous sommes partis sur la côte ouest de la Floride pour camper et trouver un peu de tranquilité et de nature sauvage (parce que la nature à Orlando se résume à des buis taillés en forme de Mickey...).

Notre emplacement de camping était idéal : sans même avoir à faire 3 mètres à pied on a pu prendre en photo des pics, des aigrettes et des balbuzards ! Ca commencait très bien... 

245-1 Yellow-bellied Sapsucker Sphyracipus varius 247-1 Red-bellied Woodpecker Melanerpes carolinus

IMG_3319

Je vais maintenant vous faire une douloureuse révélation : contrairement à la pensée générale, en Floride IL FAIT FROID !!!!!! Il a fait 0 pendant la nuit, je me suis relevée pour mettre chaussettes, polaires et cache-nez. Vous pouvez imaginer de quelle humeur j'étais au petit déjeuner.

DSCN0263

Mais ce n'est pas des petites gelées matinales qui arrêtent le valeureux reporter du National Geographic bien décidé à voir des lamantins. Après nous être réchauffés (et avoir acheté une couette supplémentaire pour les nuits à venir) nous sommes partis louer notre bateau et notre matériel de plongée. En route pour Manatee-land ! 

DSCN0290

Les lamantins de Floride (Manatee) sont de paisibles mammifères marins, qui vivent dans le golfe du Mexique en été, et se réfugient près des sources d'eau chaudes sur la côte ouest de la Floride en hiver lorsque les eaux du golfe sont trop froides. C'est une espèce protégée car les câbles tractés par les bateaux de pêche ainsi que la forte urbanisation de la côte les déciment petit à petit. Il existe donc au plus près des sources des zones "refuges" ou aucun traffic nautique n'est autorisé afin qu'ils puissent avoir la paix. Par ailleurs, de novembre à mars, la vitesse dans la canaux proches des sources est limitée au minimum des moteurs. 

Pour moi, qui dit "espèce protégée" = presqu'aucune chance d'en voir ; avec du bol, peut-être apercevoir un vague truc au fond de l'eau à 250 mètres. Mais ici c'est l'Amérique, et une fois de plus, j'ai été bluffée : non seulement on a vu des lamantins, mais on en a vu plein ! Camille a même pu nager tout près d'eux. Et oui, c'est un autre truc cool avec les lamantins: ils ne sont pas effrayés par l'homme, et pour peu qu'on ne les colle pas de trop près (moins de 1 m) ils vaquent à leurs occupations sans se soucier des gugusses en palmes et tubas autour d'eux ! 

Voici quelques photos prises depuis le bateau et dans l'eau (de meilleures photos ont été prises le lendemain patience...)

DSCN0267 DSCN0281

IMG_3322

Le samedi, nous avons commencé la journéee en allant dans un "Wildlife Refuge". Des animaux sauvages blessés y sont accueillis, et ceux qui ne pourraient plus survivre dans la nature y restent, pour le plus grand plaisir des touristes et des photographes débutants comme moi ! Mes plus beaux clichés : 

55-2 Yellow-crowned Night Heron Nyctanassa violacea 100 Red-shouldered Hawk Buteo lineatus

Yellow Crowned Night Heron & Red shouldered Hawk

111 Bald Eagle Haliaeetus leucocephalus

Bald Eagle (l'oiseau emblème des USA; au début les Américains voulaient choisir la dinde comme animal totem mais ils se sont dit que l'aigle, c'était plus impressionnant-- véridique) 

IMG_3430 IMG_3478

Great Blue Heron & Green Heron

IMG_3535 IMG_3537

Je n'ai pas réussi à choisir entre ces deux photos, cette chouette rayée (Barred Owl) était trop mignonne. 

IMG_3541

Great Horned Owl

L'après-midi nous avons loué un autre bateau et vu d'autres Lamantins, toujours aussi placides et mignons. L'eau était plus transparente ce qui permettait de meilleurs clichés: 

IMG_3569 IMG_3574

IMG_3578

Le dernier jour nous a permis de faire une autre rencontre avec un animal peu commun : l'Armadillo sorte de rat-dinosaure à carapace qui ne voit rien, et vit principalement en Floride et au Texas. 

IMG_3840  IMG_3843

IMG_3847  IMG_3848

Je (Camille) prends la main pour terminer ce post... Après cet aperçu de la faune de Floride, deux clichés supplémentaires. Géraldine repartait en effet par la voie des airs (because boulot le lundi matin), pendant que moi je rejoignais nos pénates au moyen d'un véhicule certes plus économique, mais également plus lent. 10 heures de route entre Orlando et Raleigh, c'est peu et beaucoup : trop pour les avaler d'un coup le dimanche soir, pas tant que ça en les faisant sur deux jours. Du coup j'en ai profité pour m'arrêter en chemin, le lundi, dans un parc de Caroline du sud (Santee National Wildlife Refuge). J'avais le doux espoir de croiser un Bald Eagle sauvage (on avait prévu une étape tout exprès en Floride, au niveau d'une décharge (!) réputée pour être un des meilleurs spot du pays... mais on n'avait pas prévu qu'une décharge c'est fermé le dimanche). Je revins à nouveau brecouille de cette chasse à la mascote, mais pus néanmoins apercevoir quelques piafs, ainsi que les bestiaux ci-dessous qui vous souhaitent une bonne continuation !

IMG_3899  IMG_3903

 

25 mars 2013

Clichés d'anniversaire

Voilà, c'est fait. Hier nous avons fêté notre première année de vie sur le sol américain. Entre le quotidien nord carolinien et l'extraordinaire des voyages à travers les états, unis mais divers (compte rendu de notre découverte de la Floride prochainement), nous avons désormais pu nous forger un certain nombre d'opinions sur ce que sont les États-Unis et les Américains. Cela ne veut pas dire que nous sommes capables de dresser un portrait sociologique complet de ce grand pays. Notre vision est très certainement biaisée : La Caroline du Nord n'est ni la Californie ni le Dakota, Raleigh n'est pas New-York mais pas un trou non plus, et Brier Creek (notre quartier) est très différent et des faubourgs de la Nouvelle-Orléans et de Beverly Hills.

Néanmoins, nous avions, en arrivant, un certain nombre d'idées toute faites, de clichés, que l'on a pu commencer à mettre à l'épreuve d'une certaine réalité. Et, à moins que vous ayez vous même une grande expérience de la vie de ce côté de l'Atlantique, vous avez probablement en tête, vous aussi, de tels stéréotypes.

Ce post est donc l'occasion (1) de passer à l'internet 2.0, c'est à dire à l'internet participatif, et (2) de réaliser notre troisième jeu concours. Durant les deux mois qui viennent, envoyez nous, via les commentaires ou par mail, vos clichés (une phrase) de la culture US, de la géographie, du mode de vie, ou de tout autre sujet. Nous nous efforcerons de compléter ce post au fur et à mesure par des réponses sur ce qu'il en est "vraiment".

Et comme on sait bien que vous êtes tous aussi vénaux que les belges sont drôles, vos propositions seront en lice pour gagner pas moins de 5 prix d'exception. Les catégories officielles sont :

  • le cliché le plus drôle
  • le cliché le plus vrai
  • le cliché le plus "de mauvaise foi"
  • le cliché le plus "profond"
  • le cliché le moins justifié

A vos claviers, prêt, partez !

« Les américains pensent que le Canada est un pays de ploucs » Lack of data

Ceux qui regardent How I Met Your Mother sont familiers de ce cliché, en particulier de la part de Barney. Pour tout dire, on manque quelque peu de données pour le confirmer ou l'infirmer. Tout juste peut-on citer le fait que, de temps en temps, quand on dit que l'on est français, les gens nous demandent "français de France ou français du Canada ?" ; et que rien dans leur ton ou leur attitude ne permet de présumer d'un quelconque jugement anti-canadiens.

« Des hordes de motards sillonnent le pays » Vrai

Ca c'est carrément une réalité, même si la situation est très variable suivant les états. Ainsi chez nous, en Caroline du nord, il y a très peu de motards ; plutôt moins qu'en France, surtout en considérant qu'il fait quand même souvent beau. Je suis ainsi le seul volontaire du muséum « motard », et chaque arrivée au bureau de Géraldine avec son casque est un événement. Au Colorado et en Utah par contre, on a pu croiser de très nombreux motards fidèles au cliché : cheveux longs, blousons de cuir avec le nom du « gang » dans le dos, monsieur devant, madame derrière, tous deux affichant généralement un tour de ceinture plus que respectable. Par groupes de 10/20 motos, c'est assez impressionnant. Les Harleys dominent très largement le marché (80% des motos à vue de nez). Il se trouve par ailleurs que notre week-end en Floride coïncidait avec un énorme rendez-vous de motard à Daytona, FL ; j'ai donc partagé la route avec de nombreux riders, dont certains aux motos tunées dans ce genre là :

fondos-tuning-motos

Pour terminer sur le sujet, il semble que la législation à propos des casques se superpose assez bien à la popularité du deux roues : obligatoires en Caroline du Nord, optionnels (et rarement portés), en Utah, Colorado et Floride.

« Les américains sont très procéduriers » A priori vrai

Rassurez vous, on n'a pas encore été assignés en procès pour un motif futile comme « pelouse mal tondue » (quoiqu'on a reçu plusieurs courriers de la communauté, avec menace d'amende, à propos de nos mauvaises herbes). Par contre, vu le nombre de pubs à la télé et sur les panneaux en bord de route pour les avocats, souvent hyper-spécialisés (effets secondaires de médicaments, divorce, accident de la route, etc...), il semble bien que le procès soit un marché en bonne santé. Je ne sais pas si c'est lié, mais les flics semblent même se protéger, des fois qu'on les accuse de ne pas avoir bien fait leur boulot en cas de vol : en sortant du motel où on était à Charleston, SC, avec les parents de Gé, j'ai trouvé sur notre pare-brise le papier suivant :

CouldHave

« You could have been victim of a crime » (« vous auriez pu être victime d'un crime »). Effectivement, j'avais laissé le GPS... Mais avec des « si ». Ce qui est marrant c'est que par ailleurs, au moins dans notre quartier, les gens ne semblent pas franchement stressés : les portes sont ouvertes, et les livreurs UPS/Fedex déposent les colis devant la porte sans même sonner ni se soucier de votre présence (ou de votre absence pour les 2 semaines à venir...).

« Pour les Américains, les USA sont le centre du monde » Pas faux

Ils sont en tout cas très fiers d'être américains et semblent souvent convaincus qu'il n'existe pas mieux ailleurs. Beaucoup n'ont jamais voyagé hors des USA (mais il faut mettre ça en perspective avec l'échelle du pays : beaucoup d'européens ont visité d'autres pays, mais en Europe seulement, ce qui représente à peu près les même distances), et n'ont qu'une vague idée de ce à quoi ressemble le reste du monde. Un collègue de Géraldine lui a ainsi très sérieusement (et gentiment) annoncé à notre arrivée qu'ici ont pouvait boire l'eau du robinet... Mais en même temps, je n'ai encore jamais rencontré quelqu'un ignorant vraiment tout de la géographie, européenne notamment. Ils rêvent d'ailleurs tous d'aller en France (qui se résume quand même principalement à Paris, la Provence et la Normandie).

« Les Américains sont gros » Vrai & Faux

Ils ne sont surtout pas trop « moyens ». Les USA sont le pays des extrêmes, et le poids ne fait pas exception : les gros sont énormes, les autres sont affutés comme des athlètes. Sans être absolue, une certaine corrélation existe d'ailleurs avec le niveau de vie : au supermarché « populaire », une bonne proportion des clients sont obèses. A l'opposé, dans notre quartier bourgeois, ils courent, vont à la salle de gym, peuvent se permettre d'acheter de la bouffe « saine », et sont par conséquent « beaux et minces ». Les personnes en surpoids très important sont donc effectivement bien plus nombreuses qu'en France, mais je ne parierai pas que le tour de taille moyen soit si différent que ça. Petite anecdote que nous a raconté hier un ami américain tout juste retraité : avec les ans lui est venue une (très légère) croissance abdominale. Du coup, ses pantalons taille 34 (=44 en France) étaient devenus un peu serrés. Or, au magasin, il trouva bien des jeans en 30, 31, 32, 33, 34 et 36, mais pas en 35 ! Y aurait-il un vide statistique ?

« Quand ils font un barbec, le mec est gros, avec un tablier et une spatule pour retourner les gros steak haché » Plutôt faux

Faux pour une première raison : malgré l'importance du rayon barbecue au supermarché, ils ne font pas tant de barbec que ça. On voit d'ailleurs très rarement nos voisins dans leur jardin ou sur leur terrrasse. Les steaks hachés ne sont quant-à eux pas franchement plus gros qu'en France (à la différence des blancs de poulet et des morceaux de bœufs pas hachés, qui sont eux absolument énormes). La spatule, par contre, si j'en crois le modèle que j'utilise personnellement, est effectivement faite pour faire face à n'importe quelle situation.

« Ils ont tous un drapeau à leur maison » Assez vrai

Le « tous » est évidemment exagéré. Mais effectivement, le drapeau US à côté de la porte d'entrée est loin d'être rare. Notre impression est que ça traduit certes un nationalisme, mais un peu différent de celui que l'on attribuerait à quelqu'un qui ferait la même chose en France. Il y a une fierté d'être américain, mais pas forcément une volonté d'afficher une supériorité. Ce « nationalisme » se retrouve dans le rapport à l'armée : la plupart des gens (si ce n'est tous) avec qui on a eu l'occasion de parler sont plutôt critiques envers les différentes guerres, passées et actuelles, menées par le gouvernement. Mais dans le même temps, « Support our Troups » (« Supportez nos troupes ») est un slogan que l'on voit un peu partout, et les militaires sont extrêmement respectés et reconnus.

« Les enfants ont pour seul jeu un gant et une balle de baseball » Faux

Dans notre quartier en particulier, ils semblent même crouler sous les jeux : trampoline, voitures à pédale, « château » gonflable, vélos etc... Et si un « jeu » devait être mis en avant comme le plus populaire se serait plutôt le basket : plus d'un tiers des maisons a son panier, et on voit très souvent les gamins s'y exercer. Les lancers de ballons de foot US sont aussi très courant. Je ne crois par contre pas avoir déjà vu des gamins jouer au baseball avec leur père, image si souvent vue au cinéma.

« Ils sont tous pour la peine de mort » Lack of data 

On n'a jamais eu l'occasion d'aborder le sujet avec un américain... On est donc encore plus loin d'être capable de donner une image un peu générale. Dans les faits, seuls 18 des 50 états ont abolis la peine de mort... En Caroline du nord, la peine existe, et, d'après Wikipedia, 155 prisonniers sont actuellement sous la menace de son application. En réalité, un moratoire de fait existe : l'ordre des médecins a en effet décidé de ne pas appliquer les sentences alors que la participation d'un médecin est légalement obligatoire.

« Ils ont des grosses voitures » Vrai, mais...

C'est surtout qu'il n'y a pas de petite voiture. Notre voiture, une Yaris avec coffre (je ne crois pas que ça existe en France), fait la même longueur qu'une Mégane, et c'est vraiment une toute petite voiture ici. Rien d'équivalent aux Clios ou 206, si communes chez nous, et encore moins de mini urbaines comme notre Aygo française. La grande majorité des voitures ont cependant des tailles que l'on voit aussi en France (genre Laguna). Les 4x4 sont également très populaires, mais de taille équivalente à ceux de l'hexagone. Viennent ensuite les Pick-Ups, très nombreux et parfois énormes. Mais dans ce cas il faut bien voir que ce sont souvent des véhicules professionnels d'artisans : l'équivalent de nos camionnettes, qui n'existent pas ici. La tendance semble par ailleurs être à une diminution de la taille des voitures (peut-être du fait de l'augmentation du prix de l'essence), car quand on voit des voitures des années 50/60, genres Cadillacs, là c'était vraiment gros. Enfin, pour terminer la revue routière, les camions eux sont vraiment nettement plus gros que nos semis... je les imagine mal passer un rond-point en ville en France.

« Il n'y a pas de clôture autour des maisons » Vrai

Complètement vrai même. Les barrières sont très rares, et dans quasi 100% des cas sont liées à la présence d'un chien ou d'une piscine dans le jardin. Le fait qu'ils utilisent très peu leur jardin est peut-être une des raisons de ce non-besoin de délimiter leur espace privé.

 

« Home Sweet home » Vrai

P1010974

En ce qui concerne les SDF, notre expérience se limite à Raleigh, mais n'empêche pas d'en parler. On les rencontre en deux emplacements seulement : premièrement aux feux des grosses intersections où ils demandent l'aumône (de manière très polie et sans jamais faire preuve d'aucune forme d'énervement ; un « God bless you » (Dieu vous bénisse) vient juste vous remercier) ; et deuxièmement dans un des squares du centre-ville, où, comme sur la photo, ils sont installés avec leurs multiples sacs. Là encore, malgré leur nombre et la concentration, ils sont plutôt moins « inquiétants » qu'ils ne pourraient parfois l'être en France. Ils ne font d'ailleurs pas activement la manche. Ce qui apparaît au premier coup d'oeil par contre, c'est que 99% d'entre eux sont noirs... La misère en héritage de l'esclavage et de la ségrégation ! Difficile de comparer, mais je n'ai pas franchement l'impression qu'ils soient ni plus ni moins nombreux qu'en France dans une ville d'importance équivalente. Niveau système d'aide, je n'ai aucune idée de ce qu'il existe pour l'hébergement, mais de nombreuses églises distribuent des repas gratuits dans le centre-ville. Tenues par des volontaires, pas forcément croyants ou appartenant à la congrégation en question (le bénévolat est très pratiqué par les américains), elles permettent aux déshérités de manger au moins un vrai (et copieux, pour avoir été faire le service une fois) repas par jour. Un magasin genre Emaüs existe également tout près de chez nous (avec le principe du don et de la revente au profit des pauvres ; pas sûr qu'il y ait la dimensions insertion par contre).

4 mars 2013

Forrest Gump est Ecossais ou Comment j'aurais pu entrer dans le Guiness book...

Non contente d'être le havre de paix que nous vous avons précédemment décrit, la ville de Raleigh peut également se targuer d'être un haut lieu culturel et sportif. Cette réputation s'est doublement vérifiée ce week-end et je m'en vais vous conter comment.

Ceux qui me connaissent depuis longtemps savent que la course à pied, un peu comme la rando, ça n'a jamais été mon truc... Et autant l'adage reste vrai -jusqu'à présent- pour la rando -ne perd pas espoir Camille- autant j'ai revu ma copie en ce qui concerne la course à pied. Les écureuils des parcs de Raleigh voient désormais régulièrement un éclair orange, rose et vert traverser les bois Caroliniens en braillant des onomatopées en italien tandis que son i-pod déverse, volume à fond, des flots d'Opera. Les dits écureuils, mais aussi les VTTistes et les marcheurs se marrent, mais moi je m'éclate ! A tel point que j'ai décidé il y a peu de courir une course avec d'autres dingos en collants moulants fluos et t-shirts réfléchissants avec un trou au bout de la manche pour passer le pouce.

Si vous y réfléchissez un peu, moi qui adore les tenues kitch, moi qui suis un peu nostalgique des années 80 et leurs caleçons, chaussettes en tire-bouchon et baskets de Véronique et Davina, moi enfin qui adore les burgers et doit trouver un moyen de les éliminer, bref moi plus que toute autre je suis faite pour la course à pied ! Certes le patinage artistique répond aussi à tous ce critères mais j'ai déjà donné.

Pour commencer ma carrière de coureuse de fond j'ai donc cherché, dans les environs de Raleigh, une course, pas trop longue (parce que je suis encore débutante) mais pas trop courte non plus (car la vitesse c'est pas mon truc), et qui ne se prenne pas trop au sérieux parce que.. ben parce que c'est plus marrant tout simplement. Et j'ai trouvé la course parfaite ! 8 Kilomètres sponsorisés par le pub Irlandais du centre ville de Raleigh. Tous les participants avaient même droit à une pinte de bière gratos après la course ! (Petit plus qui a enchanté Camille cela va sans dire).

logo

Raleigh haut lieu culturel et sportif, disais-je en introduction. L'évènement sportif se doublait en effet d'un évènement culturel de portée internationale : une tentative pour battre le record du monde du nombre de coureurs en kilt ! Le record est pour l'instant détenu par le "Perth Kilt Run Comitee" (Canada) avec, en 2010, 1089 coureurs en kilt. Mais attention, la validation d'un record du Guiness c'est quelque chose de très sérieux : ainsi, pour être valide, un kilt doit arriver aux genoux, être fait d'un tissu type "plaid" et avoir une boucle (une ceinture par dessus un kilt sans boucle est acceptable).

IMG_3196
Groupe de ladies dont les kilts ont été validés par les organisateurs.

La "course" se faisait sur 200 mètres, au son des cornemuses, dans une ambiance joyeuse et festive :

Cornemuse1

Cornemuse2 premierscourreurs

Avec des participants de tous âges :

bb mamie

Et de tous genres :

damechapeau garsmarrant

Même le Père Noël était présent, incognito avec son déguisement de Mario Bros :

IMG_3209

Ainsi que de nombreux autres types d'Highlanders, évidemment :

oreilles renard

highlanders

C'est seulement après cet échauffement que les choses sérieuses commencèrent : la course de 8 kilomètres faisant des boucles dans les rues du centre ville de Raleigh. Je n'avais d'ailleurs jamais remarqué à quel point les routes sont beaucoup plus plates en voiture qu'a pied... Toujours est-il que j'ai terminé mes 8 kilomètres en un peu moins de 49 minutes, ce qui me place dans le milieu de peloton et pas à la toute fin comme je le craignais (le premier finit en 25 minutes).

Forrest, attention, j'arrive !

IMG_3255 IMG_3256

26 janvier 2013

Brrrrrrrr...

Moi qui me la racontait sur Facebook parce que nous déjeunions sur la terrasse le 15 Janvier, je fais moins la maligne aujourd'hui. Ces 15 derniers jours m'ont en effet permis d'expérimenter deux facettes de l'hiver Américain !

1. Jean-Claude Dus en Amérique

Mon papa est revenu avec moi de France pour passer 15 jours à Raleigh. Entre le décalage horaire, la reprise du boulot, etc... on n'est pas sorti de Raleigh la première semaine. Du coup, le deuxième week-end, je nous ai concocté une petite expédition. Pour ceux qui l'ignorent, mon papa a passé toute sa jeunesse à la montagne, il a même été moniteur de ski pendant son service militaire. Le thème du week-end était donc tout trouvé : nous sommes allés à la montagne, histoire de voir un peu ce que les sports d'hiver Caroliniens valent !

Ceux qui sont bons en géographie nord-américaine savent que la Caroline du Nord c'est pas les Alpes ; ce serait plutôt genre le massif central, côté paysage. Pas de sommet culminant à 3000 mètres, mais de la moyenne montagne, pleine de forêts et d'ours... et de skieurs en cette saison !

Oubliez l'idée que vous vous faites d'une station de ski, avec son village (plus ou moins beau), les télésièges qui passent au dessus des rues et les bus avec des chaines ; à Appalachian Ski Mountain il y a un grand parking sans neige, un bâtiment qui fait vente de forfaits, location de matériel, école de ski, restaurant et magasin de souvenir. Et à part ça ? 2 télésièges, 2 tire-fesses et 4 pistes.

L'organisation de la vente des forfaits et de la location du matériel est quasi militaire : on remplit une fiche avec sa taille, son poids, le type de matériel que l'on veut, on signe pour promettre qu'on n'attaquera pas la station de ski si on se casse une jambe, et on remet le tout au guichet numero 1. De là, on part au guichet numéro 2 pour prendre une paire de chaussures, puis au guichet numéro 3 pour prendre des skis. Les batons sont dans des grandes boîtes à la sortie du bâtiment. Ils louent même des vêtements de ski pour ceux qui n'auraient pas investi.

On a passé une super journée. Bon, c'était pas Val Thorens vu qu'il n'y avait que deux petites pistes pour nous (les deux autres étant pour les débutants) mais il faisait beau, la neige était bonne et j'étais bien contente de skier avec mon pap's.

Quelques photos pour vous montrer que:

1. Il fasait Beau

DSCF2002

2. Il n'y avait pas beaucoup de neige aux alentours mais à sur les pistes ca allait (merci les canons....)

DSCF2019

3. Mon père il est "old-school" à ski, mais il a la classe!

DSCF2015

4. Moi je mise tout sur le look.

DSCF20162. Captain Igloo

Les "Frozen Rain" ou pluies verglaçantes vous connaissez ? Il paraît que ça existe en France dans des coins très très froid (genre le Territoire de Belfort). Personnellement je n'en avais jamais vues et je trouvais les Américains paranos avec la météo : roulant à  20 à l'heure dès qu'il fait -1°C, ou parlant de l'hiver comme si on devait encore aller chasser notre survie dans la neige, à mains nues, dans l'impossibilité de se faire livrer par Papa John's ou Jersey Mike's...

Une fois de plus, mes idées préconçues en ont pris un coup : vendredi matin, Gilles, notre Big-Boss de chez Bayer US, nous annonce que les bureaux vont fermer à midi pour cause d'alerte météo aux pluies verglaçantes. Étant enrhumée, et donc pas spécialement motivée pour le travail acharné, je me réjouis de cette décision.

Les bureaux se vident à partir de 11H45 et, alors que quelques flocons de neige tombent sur Raleigh, je rentre chez moi me mettre au chaud. Les routes sont bondées comme le soir à 17H00 (heure de sortie des bureaux ici). Il semble que tous les employeurs du coin aient pris la même précaution.

J'avoue qu'à ce moment là, je suis toujours un peu sceptique ; mais je ne vais pas aller discuter une décision qui fait débuter le week-end plus tôt. Je déjeune avec Camille, et le début d'après midi se passe. Nous étions invités le soir à dîner chez un collègue français pour débuter notre tournoi 2013 de coinche (Camille et moi avons perdu le championnat 2012, il faut qu'on prenne notre revanche !).

Vers 16h45, prêts à partir, Camille ouvre la porte du garage et fait quelques pas pour tester le sol : tout est recouvert d'une fine couche de glace ! La neige, la pluie et le grésil qui sont tombés plus tôt ont gelés, laissant une fine couche brillante sur l'asphalte. La rue en pente qui part de chez nous ressemble à la porte d'un meuble chinois laqué, les oiseaux et les poissons incrustés en moins. Autant pour moi et mon jugement sur la paranoïa des Ricains ! J'appelle Séverine et Guillaume et annule notre dîner.

Il y a une explication scientifique au phénomène : si j'ai bien compris ce que m'a expliqué Camille, la couche d'air la plus proche du sol est très froide mais, en revanche, au dessus il y a une couche d'air plus chaude. Lorsque les nuages, situés encore au dessus, crèvent et laissent tomber leur neige, celle-ci fond et se transforme en pluie, en traversant la couche "chaude". En arrivant au sol, par -5°c, cette pluie gèle alors quasi instantanément !

J'ai essayé de faire des photos, mais photographier une couche tranparente, de nuit qui plus est, c'est pas facile...

IMG_3163 IMG_3167

Heureusement, le lendemain matin, j'ai pu prendre de meilleures clichés :

IMG_3168 IMG_3169

Moi, bravant les éléments pour aller nourrir les petits oiseaux :

IMG_3179-compressee

La pluie tombée sur les buissons a gelé, créant ces jolies feuilles de glace qui ont ensuite glissé au sol quand la température est remontée :

IMG_3182-recadree

23 novembre 2012

De la symbolique du chiffre 8 dans le Sud-Est des Etats-Unis

Les 8 propriétaires

Il était une fois, il y a bien longtemps, un roi. Charles de son prénom. Ou Carolus comme les pédants latinophones de l'époque aimaient à dire.

La vie de Charles ne fut pas un long fleuve tranquille. Il n'eut pas l'opportunité de rêvasser en suivant nonchalamment le lit de la monarchie absolue dont le courant transmet, habituellement, implacablement, le pouvoir de père en fils : à 19 ans il vit son paternel, Charles (ça devait être pratique tient !), perdre la tête. Littéralement.

Apparemment quelques prolétaires protestataires reprochaient au monarque un mode de gouvernance par trop autoritaire et unilatéral. C'est le concept même de la royauté me direz vous, mais bon, les aristocrates de moindre naissance se mirent en tête qu'ils devaient, eux aussi, avoir leur mot à dire. Ils envoyèrent donc quelques-uns de leurs sujets défendre leurs droits. S'en suivit une sorte de révolution, et, donc, l'ététage de l'état en même temps que de Charles premier du nom.

Charles fils parvint néanmoins à reconquérir le siège familial, le poste de fonctionnaire courronné si convoité : une dizaine d'années plus tard les même aristocrates révolutionnaires, revenus à la raison, rappelèrent le fiston. A 30 ans Charles devint Charles II.

Une fois sur le trône, le bonhomme ne fut pas ingrat et n'oubliat pas que la seule volonté divine n'aurait put suffire à son succès. Même pendant ses 10 années d'exil en France, il avait pu compter sur le soutien de quelques fidèles qui méritaient désormais récompense. Ainsi, en 1663, huit d'entre eux se virent offrir la province de Caroline, du nom de Charles père, là-bas dans le nouveau monde.

Les "Eight Lords Proprietors" se retrouvèrent détenteurs, en indivision, d'un petit bout de terrain. Celui-ci comprenait, évidemment, les deux Carolines actuelles, Nord et Sud... Et même un peu plus. Certainement pour des raisons pratiques leur territoire fut en effet simplement défini (après révision en 1665), par deux parallèles : composait alors la Caroline l'ensemble des terres comprises entre les parallèles 29° et 31°30' Nord, de l'Atlantique au Pacifique. Pour ceux qui n'auraient pas de GPS intégré pour se représenter la chose, voici ce que ça donne :

carolina-grant

Même en considérant que la légitimité de la couronne anglaise sur certaines parties de ce territoire était plus que contestée, avec des villes sous contrôle espagnol ou français s'y trouvant incluses, ça fait quand même un beau jardin !

Les (3 fois) 8 trouffions

Quelques centaines d'années plus tard, une fois les anglais gourmands boutés hors du pays, le sud des Etats-Unis était une région prospère, exportant dans le monde entier son riz, son tabac et son coton. La vie y était douce et paisible, les jardins fleuris, les habitants éduqués... Bref, la belle vie, à condition de ne pas être noir évidemment. Il n'est pas meilleur système économique, pas coût du travail plus bas, pas gestion des ressources humaines plus simple et efficace que l'esclavagisme !

Maintenant, imaginez vous dans un confortable salon, entouré de tableaux et de sculptures, fumant un cigare, bercé par votre fille/épouse qui, assise au piano, fait preuve, à défaut de virtuosité, d'habileté mélodique. N'est-ce point là le rêve ultime ? En tout cas, même si ce n'est pas le votre, c'était bien celui des propriétaires de plantations autour de Charleston, Atlanta ou Richmond. Imaginez alors leur désappointement, leur indignation, leur colère, quand un hurluberlu du nom de Lincoln vint leur dire "maintenant c'est fini la glandouille, va falloir se retrousser les manches... ou au moins payer vos ouvriers noirs !". Non mais de quel droit ? T'es qui d'abord ? Président des Etats-Unis ? Ah, mais non, nous on croyait que les Etats-Unis, le vote, la démocratie, tout ça c'était pour faire joli. Mais si c'est pour se faire dicter des lois et mettre en danger notre beau mode de vie, là non, on est plus d'accord !

Du coup, en 1861, onze états du sud font sécession et entrent en guerre contre le gouvernement fédéral. Esclavagistes contre abolitionnistes, autonomistes contre fédéralistes.

Parmi les nombreux épisodes que comptèrent les 4 ans de guerre fratricide, celui concernant l'un des premiers sous-marin de l'histoire militaire mérite qu'on s'y attarde : le H.L. Hunley, rattaché à l'armée confédérée, était une sorte de gros suppositoire en métal de 12 mètres de long, prévu pour accueillir 8 membres d'équipage. La tâche des 8 "volontaires" était de propulser le vaisseau au moyen de pédaliers à bras, sans aucun système de démultiplication. La flottaison étant précaire et aucun système d'approvisionnement en oxygène n'étant disponible, mieux valait avoir les bras solides pour maintenir l'appareil juste sous la surface de l'eau.

Hunley-1

Lors du premier test, les cobayes se révélèrent maladroits et le submersible se retrouva submergé. Seuls trois des huit hommes trouvèrent la sortie à temps. On aurait pu voir là un mauvais présage, mais non, du côté de l'état major, point de découragement. On trouva 8 autres volontaires, au sens militaire du terme, et retenta l'expérience. Et là, rebelote. Légère amélioration néanmoins : le score fut cette fois de 8/8. Un sans faute ! Aucun survivant !

Comment expliquer ces deux échecs ? Peut-être le problème était-il que ce n'était là que des tests : pas assez d'adrénaline, pas assez de pression positive... Et puis tant qu'à perdre 8 soldats à chaque "plongée" autant tenter d'infliger par la même occasion quelque dommage à l'ennemi. Le troisième équipage de volontaires, tous probablement surmotivés, se vit donc attribuer une vraie mission : couler un vaisseau nordiste. L'armement du sous-marin consistait en une charge explosive, elle même munie d'un pic, le tout situé à la proue du vaisseau, au bout d'une sorte de longue perche. L'idée était d'approcher subrepticement le navire adverse, de planter la charge dans la coque en bois de ce dernier, puis de faire marche arrière, l'explosion étant déclenchée au moyen d'un filin. Du gadget à la James Bond avant l'heure !

Contre toute attente la mission fut un succès. Ou au moins partiellement, car quelques instants après l'explosion le H.L. Hunley rejoignit sa victime par 8 mètres de fond. Les 8 braves s'applaudirent-ils, oubliant que leur survie dépendait de leur moulinage ? L'explosion fit-elle des dégats colatéraux ? Difficile à dire, mais le chiffre 8 est désormais tabou chez les sous-mariniers... Allez comprendre !

IMG_2710Réplique du H.L. Hunley à Charleston, Caroline du Sud

Publicité
Publicité
1 2 3 > >>
Publicité